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Sonnuevo

Sonnuevo est un blog dédié aux musiques rock, électriques et métisses.

Lenine, Falange Canibal, 2002

 

Sur cet album, Lenine revient aux sources de son éclectisme musical : la « Falange Canibal », mouvement artistique auquel il a participé à ses débuts, dans la seconde moitié des années 1980, à Rio de Janeiro.


Chaque soir, des artistes d’horizons très différents (peintres, musiciens, danseurs, poètes…) se retrouvaient dans un bar du côté des Arcos de Lapa, devenu une véritable «zone franche» où régnait la liberté de circulation : chacun arrivait avec pour seul but de repousser au plus loin toute frontière artistique, en privilégiant la spontanéité et l’échange. Ce collectif allait ainsi marquer de façon définitive le parcours de toute une génération d’artistes au Brésil.


Lenine rend hommage à cette « Falange Canibal » avec un album riche en rencontres et en expérimentation. Pour l'occasion, il s'est entouré d'anciens membres du collectif, comme Lula Queiroga et Braulio Tavares qui co-signent la plupart des titres; d'amis musiciens et producteurs comme Tom Capone; et même du djay parisien Doctor L pour un remix électrisant. Tout ceci fait de « Falange Canibal » un disque riche et dense, où chaque titre offre un aspect différent de la personnalité musicale de Lenine, comme cet Encantamento construit comme un collage de différents samples vocaux.


On retrouve bien sur le rock métissé de Lenine, bercé d’influences funk, tropicales et électro, comme sur Lavandeira do rio qui n’est sont pas sans rappeler Jack soul Brasileiro… Pourtant, c’est lorsqu’il délaisse les riffs de guitare incisifs que Lenine offre les plages les plus magnifiques de son album. Les paroles douces-amères prennent alors toute leur ampleur, qu’elles évoquent la désillusion de la jeunesse brésilienne ou la saudade. La voix de Lenine se veut plus posée, les mots sont parfois à peine susurrés sur des ballades bossa-nova d’une douceur infinie, à l’image de Nem o sol, nem o lua, nem eu, aux sonorités indiennes. En écho, apparaissent les percussions afro-brésiliennes et cubaines. Les trompettes et les chœurs salsa sur Rosebud, où Lenine se détourne du romantisme pour manier l’allégorie. Et toujours les danses populaires et les rythmes du Nordeste, notamment le maracatu, sur Caribantu.



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