Lenine, Festival Sons d'hiver, Maisons des arts de Créteil, février 2008

Lenine en live lors du festival Sons d'Hiver, en février dernier, c'était un peu un symbole. Comme d'entendre chanter les accents brésiliens des spectateurs sur la place Salvador Allende, à Créteil. Le festival des « sons divers » à trouver son artiste emblématique. En un mot : anthropophage.

Fort de l'exemple de ses ainés tropicalistes, Lenine triture la musique du Nordeste brésilien au gré de ses voyages musicaux. Quitte à bouleverser son répertoire sur scène, selon ses envies. Un coût rock, un coût acoustique. Un coût symphonique, un coût électro. Après un set acoustique en juillet dernier, à Paris, à la Cigale, le voilà de retour aux sources d'un rock efficace, à grand renfort de guitares électriques. Il ne faut pas moins que la grande salle de la Maison des arts de Créteil pour accueillir toute sa fougue et son talent.

Ceux qui ont eu l'occasion de monter sur cette scène le savent : au-delà du deuxième rang, on ne devine plus rien du public depuis la scène. Curieux, Lenine semble percer la pénombre de la salle de ses yeux rayons x, guettant le moindre sourire complice, la moindre étincelle dans le regard des gens. Funambule lunaire, il déambule sur le bord de la scène, au plus près des spectateurs. Les jeunes brésiliens amassés aux premiers rangs ne tardent pas à se lever pour danser en liberté, d'abord sur les bas-côtés, avant de se déployer le long de la scène dans un ballet spontané sur Jack Soul Brasileiro.

Heureux, Lenine fait vaciller sa musique entre rock, pop, maracatu et d'n'b, toujours prêt à accélérer le tempo, pour le plus grand plaisir de ses musiciens complices. Chaque titre rajoute à la magie, du solo mélancolique d'O Silencio das estrelas au refrain pop-rock addictif d'O Atirador, en passant par le medley samba-rock d'AlziraeaTorre. Éclectique, altruiste, généreux. Le révolutionnaire nordestin nous ravira toujours. Au point de raviver les étoiles dans le ciel de cette fin d'hiver ombragée.

A lire sur Sonnuevo :
Lenine, concert acoustique à la Cigale (Paris), juillet 2007
Lenine, Falange Canibal, 2002

Comments

[el sonero nuevo]

La Sonera est d'humeur poétique, et ce pour le plus grand plaisir de ses lecteurs...Viva el son ! !